Poésie en ton nom

Tu me manques tellement

Je regrettte chaque jour de ne pas avoir dit oui quand on m'a propsé de Changer de classe pour venir dans la tienne

De ne pas avoir pus enchainer une cinquieme année a tes côtés

et quand je te regarde mes yeux se recouvrent des etoiles étincelantes du phirmaman

Et je pense a toi  à tes progrets,

Au bonheur qui se lit enfin dans tes yeux

Et je suis heureuse de savoir qu'il a une chance pour que se soit ne Seraisse qu'un tout petit peu grace a moi

Et la ma bague devient bleu foncé

Et elle me confirme se que je sais je suis heureuse

Et je le sais je t 'aime pas comme on connait l'amour veritable celui là c'est un amour veritable aussi mais plus fort et plus beau

Tu etais comme les chien au chenil abandonné adorable quand on regarde bien mais delesser et plein de cicatrice et un beau jour on decide de l'aider et si l'autre l'accepte on fait tout pour voir le bonheur se dessiner sur ses levres en un large sourire

Et moi je pourrais le dire; j ai connu quelqu'un comme ça; merveilleux et avec un coeur gros comme l 'uniners qu'on peut voir si on sais chasser les corbeaux qui rodent autours.

Rédaction

Gustave Flaubert

Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.

Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l'ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l'air bleu.

Jamais il n'avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elle avait portées, les gens qu'elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n'avait pas de limites.

Cependant, un long châle à bandes violettes était placé derrière son dos, sur le bordage de cuivre. Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s'en couvrir les pieds, dormir dedans ! Mais, entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l'eau ; Frédéric fit un bond et le rattrapa. Elle lui dit :

- " Je vous remercie, monsieur. "

Leurs yeux se rencontrèrent.

- " Ma femme, es-tu prête ? " cria le sieur Arnoux, apparaissant dans le capot de l'escalier

Flaubert - L'éducation sentimentale - Extrait du chapitre 1 de la première partie

 

 

Le lundi 19 mars 1856, je me trouvais à bord du bel-ami pour porter mon fils au train pour la Russie. En y repensant je me remis à pleurer.

Depuis notre mariage il y a dix-neuf ans Pierre était devenu violent, mon fils Louis me protégeait et me défendait.

Un jour un excès de rage l’avait décidé à partir pour faire son service militaire.

Louis un beau jour m’avait dit :

« Un jour je deviendrait un homme, un vrai suffisamment pour te protéger a tout jamais »

Louis à ce moment là n’avait pas réalisé qu’il me laisserait pendant trois ans à la merci de Pierre. Ma fille ne pourrait pas me défendre, elle n’était pas encore en âge de marcher. Pourtant avec ses anglaises blondes, ses beaux yeux bleus plein d’innocence et ses joues bien remplies elle réussissait toujours à faire culpabiliser Pierre.

Au fond je savais bien que Pierre avait un cœur. La preuve quand Louis lui avait annoncé son départ j’avais vu une larme ruisseler le long de sa joue avant qu’elle ne finisse essuyée d’un revers de manche.

Ce bateau était sale et mal entretenu mais je n’y prêté gère d’attention.

Mon châle était posé sur le banc et bon chapeau légèrement bas sur ma nuque. J’observais les rubans roses de ce dernier flottés dans le vent puis se reposer délicatement sur mon épaule quelque peu dénudée.

Pierre assit à mes côtés, impassible, les yeux rouges et gonflés me dit d’une voix grave, qu’il voulait paraître calme mais qui fut rauque :

« - J’ai besoin d’aller voir Louis dans notre cabine

- Je t’accompagne dis-je

- Je préfère lui parler seul d’abord, je viendrais te chercher d’ici un quart d’heure.

- Je t’attends ici »

 

Je restais là assise durant des minutes qui parurent trop longues. Mon foulard glissa mais avant que je réagisse un jeune homme me le ramassa.

Il était habillé simplement, avait des cheveux très foncés et des yeux pâles, ce qui me troubla

 

« -je vous remercie lui dis-je »

Dans ses yeux une lueur de bonheur passa, je lui souris de bon cœur car il me fit tout oublié pendant un instant jusqu’au moment où j’entendis

 

« -Ma femme es-tu prête ? me cria Pierre qui apparaissait dans le capot de l’escalier. »

 

Sa voix me glaça le sang et je ne pus m’empêcher de baisser les yeux.

J’en voulais à mon mari de m’arracher à mon dernier moment de bonheur.

Ma philosophie

Le passé c'est une partie de nous

Qu'elle soit la meilleur ou la pire...

Le passé c'est tout ou rien

C'est la joie ou la soufrance 

On l'aime ou on le déteste.

 

Notre coeur est un puzzle de milles piéces,

Dans une vie on aime;

Alors on donne des piéces 

Elle provienne en réalité de notre coeur

Sauf que on ne peut jamais entiérement les récupérer.

 

On dit souvant que l'amour est ce qu'il y a de plus beau

Se n'est pas tout à fait vrai

Ce n'est pas tout à fait faux;

L'amour se n'est pas ça 

Ce n'est pas tout mais on voudrait toujours que se ne soit rien que on le connait

Une petite chose insignifiante qu'on pourrait comme ça 

Le placer dans une

Petite boite à tout jamais

 

Pourquoi ne pas l'utiliser

Le passé est une force de l'esprit

Et une faiblesse du coeur

Peut on rééllement regarder quelqu'un dans les yeux

Et lui dire qu'on vit en ne penssant qu'au présent?

 

Tout notre notre passé influence la maniére dont on agit

En y repessant notre passé représente aussi nos plus grande joie.

C'est pour cela qu'il ne faut pas attendre le moment parfait,

La bonne personne ou bien le bon endroit.

 

Le secret et d'agir quelque soit se que les gens peuvent penser,

De ne pas suivre son esprit mais toujours son coeur 

Pour ne jamais rien regretter

Agir c'est ce libérer de tout les remores qu'on pourrait avoir aprés

 

Ne plus penser au présent,

Penser plutôt à comment avec vos actes présent;

Vous aller modeler votre futurde maniére à pouvoir prendre en main la Suite de notre vie,

C'est facilede dire qu'on veut changer nos habitude

Il faudrait plutôt ne jamais commencer  pour ne jamais devoir arrêter.

 

Mais tout ça à beau être beau et poétique

C'est dur et bien souvant impossible

Concours d'écriture

Salut,

j'organise un concours d'écriture

pour participer envoyez-moi vos travaux par mail grâce à l'adresse dans le lien contact.

Le sujet: <<raconter un adieu entre deux personnes après leur Bac>>.

Vous avez jusqu'au 1 juillet 2013.

Le gagnant sera publié sur mon blog le 2 juillet avec son texte pas de plus gros lot, désolé mais le but et de s'amuser.

 

Roulement de tambour.....

Et le grand gagnant est:

Baptiste et voici sont texte


Dans un canton où quelques brins de soleil sont inespérés, j’ai du mal à croire que si peu de gens s’intéressent aux lourds rayons qui nous écrasent les membres et qui nous tailladent la nuque. La chaleur estivale tant attendue est niée de la plupart des lycéens. Et moi-même, ce n’est qu’à cause de cette réflexion que je m’en rends compte. J’ai beaucoup de mal à focaliser mon attention sur des détails si peu futiles que les examens, comme dirait mes parents.

Et c’est vrai qu’en ce moment, sous la lourdeur du soleil, j’ai du mal à bondir de joie comme tout mes camarades.

Ça y est ! Le bac est passé. Les mois de révisions intenses, les annales avalées et les leçons récitées, tout me paraît lointain. Je ne peux me soucier de Lénine, des équations à deux inconnues, et du conditionnel présent alors que tant de gens autour de moi sont heureux.

Et je suis heureuse moi aussi. J’éprouve un peu de tristesse en apercevant ceux dont les visages blafards, les yeux rouges, laissent entrevoir une douleur palpable. Ils ont appris, révisé, travaillé, en vain.

Je veille à m’intéresser à tout les détails, maintenant : une abeille qui bourdonne aux alentours de mon oreille gauche, cette légère brise qui ne parvient pas à rafraîchir l’air ambiant, et je ressens chaque battement de mon cœur, depuis que celui-ci a fait un bon dans ma poitrine, lorsque j’ai lu sur le panneau qui affichait les noms des vainqueurs :

RIGET Pauline – acceptée

Le reste, je ne l’ai pas lu. J’ai été complètement déboussolée. Mon nom, mon simple nom, a bien failli me faire tomber dans les pommes.

Et c’est pareil pour tout le monde. Les adolescents – tapageurs ou non – s’enthousiasment, laissent échapper des rugissements de joie, et vont même jusqu’à sauter aux bras des plus parfaits inconnus.

Et moi-même, je rêve de sauter, de danser, de crier, de me laisser aller à l’euphorie douce des heures qui suivent les annonces des résultats.

Je l’ai eu.

Je l’ai eu, et je devrais bondir de joie.

Seulement, un détail choquant me revient à l’esprit. Car, lorsque j’aperçois une tignasse de cheveux bouclés digne de tout les Cupidon, qui s’éloigne lentement, sans sautillements, je crois comprendre ce qui se passe, et je suis frappée d’horreur.

Il manque un nom sur ce tableau d’affichage. Et ce manque, ce blanc horrible dans la colonne des noms commençant par C, parvient à me figer sur place, et me fait aussitôt oublier que je devrais être heureuse.

Je m’éloigne à mon tour du préau bondé de mon lycée – une horreur architecturale de couleur vert olive – pour rattraper cette silhouette aux longs bras, que je connais bien, après dix ans d’amitié.

-         Thibault !

Il s’arrête, et je vois ses épaules s’affaisser.

Il se retourne vers moi, et je lis sur son visage l’expression marquée par le chagrin de mon meilleur ami. Il est plutôt beau, et je m’en rends compte désormais, car cette déception le dévisage. Où sont passés les yeux verts de Thibault ? Comment les fossettes sur ses joues, causées par des rires et des sourires, ont-elles pu disparaître aussi rapidement ? C’est comme si j’avais devant moi une réplique, une simple reproduction de Thibault.

Il essaye de m’adresser un vague sourire, qui se transforme en grimace. Il n’a pas eu son bac.

Nous savons tout les deux ce que cela signifie, mais nous avons la délicatesse de ne pas nous le rappeler. En septembre, je serais dans un train, direction Montpellier, tandis que lui sera là, seul, horriblement seul, avec la perspective d’affronter les examens monstrueux qui lui auront déjà fait échec par le passé.

Je lui adresse un petit sourire triste. Je ne suis décidemment pas douée pour réconforter les gens. Mais pourquoi le réconforter ? Dix ans d’amitié m’ont appris qu’il n’est pas stupide.

-         Je suis content que tu l’aies eu, dit-il enfin d’une voix enrouée

Cette voix rauque, je ne la connais pas. Thibault est défiguré et écrasé par la défaite. J’ai envie de laisser couler des torrents de larmes.

-         Ne pleure pas ! me prévient t-il, comme s’il lisait dans mes pensées

Je n’ose rien dire. Je n’ose rien faire. Mon meilleur ami est sensible, je le sais, mais je ne l’avais jamais vu si abattu. Il m’a consolé lorsque j’ai du surmonter une horrible épreuve de maths au brevet, il m’a consolé lorsque mon oncle est mort, et maintenant, je suis incapable de le consoler pour quelque chose d’aussi futile que des examens.

Mais est-ce aussi futile que cela ?

-         Viens, allons par là, propose t-il

J’accepte uniquement pour ne pas avoir à parler, et pour ne pas montrer que ma voix est humide.

Nous trouvons un coin de pelouse dans la cour, noyé par l’ombrage vert d’un jeune arbre. Je commence à arracher l’herbe machinalement, en essayant de refouler mes larmes le plus loin possible. Je suis consciente que ce sont certainement mes dernières minutes de plaisir avec Thibault. Demain, Thibault se rendra dans un petit camping, près de Bayonne, pour les vacances d’été. Deux jours avant que mon meilleur ami ne rentre, nous partirons nous aussi pour décompresser un peu, moi et ma famille, en Espagne. Mais, pendant que je serais – ignoble égoïste – dans une piscine près de Bilbao, mon meilleur ami fera ses bagages.

La seule chose qui retenait les parents de Thibault, c’était lui. Lui qui leur avait promis de réussir son bac, lui qui voulait venir avec moi, à Montpellier, car il est vrai que nous avons toujours rêvés d’enseigner dans le même établissement, lui le sport, moi les arts plastiques.

Ces rêves de gosse me paraissent bien loin. Dans trois semaines, Thibault changera de foyer.

Je ne porte plus aucun d’intérêt aux arts, maintenant. Je ne pense qu’à lui.

Allongé dans l’herbe, j’ai du mal à m’imaginer que nous allons nous séparer.

-         C’est dommage, dit-il

Je le regarde avec incrédulité. Nous n’allons plus jamais nous revoir, et il ne trouve cela que dommage. Dramatique aurait eut une meilleure place dans sa phrase.

-         Qu’est ce qui est dommage ? je dis d’une voix naïve

-         Et bien…en dix ans, on n’a même pas fait le tour de nos personnes…

J’aime la façon dont il formule ses phrases. C’est assez original, mais on s’y habitue vite.

Je comprends très bien ce qu’il veut dire. Je ne connaît qu’une petite partie de sa vie, celle que nous partageons, depuis l’école primaire. Celle des camarades turbulents, de l’odeur de stylo Velléda, et de profs mémorables, dans le bon comme dans le mauvais.

-         Dis-moi des choses que tu aurais toujours voulu me dire, je dis d’une voix sournoise

Je le regarde avec un petit sourire mystérieux, celui-là même que j’utilisais, dans nos moments de détente, pour le mettre furieusement mal à l’aise.

-         Que veux tu que je dises ? répondit-il, mi-intrigué, mi-amusé

-         Je vais te montrer.

Je prends une poignée d’herbe que je déchire, nonchalamment.

-         C’est moi qui ai cassé la vitre de la cantine, en CM1.

-         C’est pas vrai ?

Je souris vraiment, cette fois. Et lui aussi, ce qui me fait chaud au cœur – une vraie chaleur, pas celle qui nous écrase par cette après-midi d’été. Si, pour lui redonner le sourire, il faut avouer les pires pêchés, je n’hésite pas une seconde. C’est un juste prix.

-         A toi, maintenant, j’enchaîne, malicieuse

Il lève la tête vers la voûte des branches qui s’étendent au dessus de nous, réfléchissant. Il se prête au jeu pour ne pas me vexer, je le vois, mais je suis heureuse de – peut-être – lui faire oublier que nous sommes censés ne plus nous revoir.

-         En 6ème, tu sais, je suis sorti avec cette fille, Charlotte ? Tu te souviens ?

Si je m’en souviens ! La 6ème5 était la pire de notre collège, et Charlotte Verrant est la pire garce que je connaisse. Thibault avait été influencé par un groupe de récidivistes naissants, et en quelques mois, s’était mis à traîner, jouer des muscles, avec cette bande de canailles.

-         Et bien, je ne suis sortie avec uniquement pour un pari.

-         Ah ! Je le savais !

Surpris par ma réaction, il me regarde en fronçant les sourcils.

-         Comment tu l’as su ? s’étonne t-il, tout le monde prenait ça pour un amour passionnel

-         Comment serais-je ta meilleure amie si je ne te connaissais pas ? D’ailleurs, moi aussi, j’ai embrassé Julien sans un vrai amour.

-         Hein ? s’exclame t-il, abandonnant la prose et la poésie qui le caractérise, Julien Buttez ? Tu plaisantes ?

-         Pas du tout !

Thibault regarde devant lui, l’air écoeuré. Soit par la perspective de m’imaginer embrasser Julien Buttez, soit car il est déçu que je ne lui aie jamais rien dit.

-         Hé ! Redescend sur terre, Thibault !

-         Comment cela ?

-         Je te faisais marcher, et toi tu cours ! je m’esclaffe

Lui aussi consent à sourire, mais nos sourires se transforment vite en éclats de rire. Que j’aimerai immortaliser ce moment, faire en sorte qu’il soit éternel. Ainsi, je pourrai rester ici, aux côtés de Thibault, les joues en feu d’avoir tant rit, et ressentir tout ce que je ressens.

La brise fraîche qui caresse mon cou.

La douceur de l’herbe sur laquelle nous sommes affalés.

Et chaque détail de son visage d’ange : ses cheveux bouclés, ses pommettes élégantes, et ses yeux verts, de vraies émeraudes. Ou des saphirs. Quelque chose de très précieux, c’est sûr.

Mais notre joie est éphémère, car je ne vais plus le revoir.

Et le fait de me redire ceci, alors que je l’avais presque oublié, me fend le cœur.

Thibault a fini de rire. En silence, je le vois qui se redresse en position assise, et sort son portable à l’écoute d’une sonnerie. C’est une sonnerie que je lui ai offerte pour son anniversaire, l’année dernière ; il ne l’a jamais changée.

-         Mes parents m’attendent sur la place Germain, dit-il d’un ton qu’il essaye de rendre plat, dénué de toute forme de chagrin

-         Oh.

Comment exprimer ce que je ressens autrement qu’avec un ‘oh’. Je ne veux pas qu’il me voie triste, et pourtant, j’ai envie de pleurer dans ses bras. Je voudrais me laisser aller à une crise de pleurs et de hoquets, interminable, durant laquelle je serai bercée par ses bras, et lancinée par les parfums suaves des pâquerettes.

Mes parents m’attendent sur la place Germain.

Du peu que je les connaissais, ils ne m’ont jamais paru agréable. Mais là, en ce moment – ce qui est d’un parfait ridicule – je ne peux m’empêcher de leur en vouloir. Comment peuvent-ils mettre fin à ce moment magique, tranquille, qui nous a fait oublier les injustices de la vie.

Je dois être aussi brisée que Thibault. Inconsolable. Et j’ai énormément de mal à retenir mes larmes quand je le vois se lever, quand je me lève, et quand – sans prévenir – il dépose un baiser sur le coin de mes lèvres. Puis, toujours en sombre tristesse, il part d’une démarche gauche, et disparaît au détour d’un des murs crasseux qui entourent cette prison, qui a mis à mort notre formidable amitié.

C’est terminé. Dans trois semaines, Thibault sera un vague souvenir. Mais j’espère qu’il restera à jamais dans ma mémoire, lui et son sourire craquant, ses cheveux ondulés, ses lèvres retroussées en un sourire angélique. Je porte deux doigts à l’endroit où il a déposé ce baiser, le souvenir le plus marquant que je garderai de lui, comme si je venais de me prendre une gifle plutôt qu’un baiser romantique.

J’ai l’impression que cela m’étonne, mais cela m’a paru vraiment évident.

Quelle idiote. Je ne l’ai même pas remercié de ses années d’amitié, de tout ce qu’il a fait pour moi. Je ne lui ai pas souhaité bonne chance pour l’avenir, je ne lui ai pas demandé sa nouvelle adresse, je n’aurais jamais le temps de fêter son dix-huitième anniversaire à ses côtés.

Il fait vraiment chaud. J’ai l’étrange sensation d’étouffer de chaleur et de me noyer de larmes.

Je prétendais que le savoir était parfaitement inutile, un quart d’heure après l’annonce de ma victoire. Mais je comprend une chose essentielle en mathématiques : Un plus un, moins un, cela ne fait qu’un. Et je remercie tout les profs de français que j’ai eu jusqu’alors pour le conditionnel présent, qui me permet de dire aujourd’hui, en pleine désolation :

 Thibault, j’aimerais que tu restes.